When you can't live without bananas

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Sunday, October 25, 2009

Je l'ai choisi. On est ce qu'on veut.

"We must believe in luck. For how else can we explain the success of those we don't like?" - Jean Cocteau

***

GARCIN: Écoute, chacun a son but, n'est-ce pas ? Moi, je me foutais de l'argent, de l'amour. Je voulais être un homme. Un dur. J'ai tout misé sur le même cheval. Est-ce que c'est possible qu'on soit un lâche quand on a choisi les chemins les plus dangereux ? Peut-on juger une vie sur un seul acte ?

INÈS: Pourquoi pas ? Tu as rêvé trente ans que tu avais du cœur ; et tu te passais mille petites faiblesses parce que tout est permis aux héros. Comme c'était commode! Et puis, à l'heure du danger, on t'a mis au pied du mur et... tu as pris le train pour Mexico.

GARCIN: Je n'ai pas rêvé cet héroïsme. Je l'ai choisi. On est ce qu'on veut.

INÈS: Prouve-le. Prouve que ce n'était pas un rêve. Seuls les actes décident de ce qu'on a voulu.

GARCIN: Je suis mort trop tôt. On ne m'a pas laissé le temps de faire mes actes.

INÈS: On meurt toujours trop tôt - ou trop tard. Et cependant la vie est là, terminée : le trait est tiré, il faut faire la somme. Tu n'es rien d'autre que ta vie.

GARCIN: Vipère ! Tu as réponse à tout.


Incidentally, from this dialogue I have learnt the very flexible word "foutre".

Thank you, Sartre!
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